Compétence collective : De l’émotionnel au pragmatique
C’est le Graal du management, elle mêle efficacité et harmonie, elle fait que 1+1 font plus de 2…. Mais la compétence collective n’est pas aléatoire et soumise aux tempéraments, aux humeurs, c’est avant tout une méthode.
Le prérequis de toute forme de compétence ou d’intelligence collective est sentimental. C’est le sentiment d’appartenance, qui se fonde sur la culture d’entreprise, qui a elle-même germé de sa raison d’être. La culture d’entreprise ne grandit pas sur les succès et parts de marché, qui ne gâchent rien non plus mais sont totalement insuffisants. Elle grandit sur la cohérence des objectifs fixés par rapport à sa raison d’être, et sur les méthodes déployées pour les atteindre, respectueuses des collaborateurs, des clients, de l’environnement…
Deux acronymes entament alors une valse : RSE et QVT. Et il s’agit d’organiser un bal sur le thème de la compétence.
Compétence : du latin competens, « qui va avec ».
La compétence est étymologiquement ancrée dans une notion de collectif, de partage. La bien connue règle des 10-20-70 de la formation, où 10 est l’enseignement initial, 20, les échanges, 70, la mise en pratique, vient le confirmer en attribuant au partage de savoirs deux fois plus de poids qu’à la théorie. La pratique est quant à elle souvent collective.
Le collectif est compétent lorsqu’il sait partager, mettre en commun savoir-faire et informations épars, quand il transforme la juxtaposition en imbrication, l’empilement en construction. Une structure métallique rivetée ira toujours plus haut qu’un tas de pierre, même parfaitement bien taillées.
Relever les défis, trouver ensemble les solutions implique partage de savoir, d’expérience, écoute et respect de l’autre. Ce dernier point ne signifiant pas qu’on approuve tout ce que dit autrui : l’honnêteté́ est requise dans le feed-back. Et elle s’entend sans brutalité́.
Le collectif est une négociation qui ne vise pas à contenter tout le monde a minima, mais à répondre à une problématique. Les avis importent, mais les ressentis quant au cœur du sujet doivent s’effacer au profit d’un choix rationnel, tout au moins qui doit y tendre. Ainsi, si l’on doit tenir compte des émotions des uns et des autres dans les échanges, il faut savoir en faire abstraction dans les conclusions.
En respectant chacun sans perdre de vue l’objectif, la compétence collective fusionne les émotionnels pour en extraire du pragmatisme.
20 avril 2023
